Le « burn-out », ou « syndrome d’épuisement professionnel », est un état de souffrance au travail, encore mal défini, mais qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement professionnel et un sentiment d’échec dans le travail.
Des mots pour les maux
Le « burn-out » désigne le « syndrome d’épuisement professionnel » qui est un « syndrome » et pas une « maladie constituée », comme la dépression et l’anxiété.
Le « syndrome » est un ensemble de signes cliniques (ou « symptômes ») qui apparaissent au même moment. Contrairement à la « maladie », qui désigne une entité particulière renvoyant à des causes, une association de symptômes et des traitements thérapeutiques.
Le « stress au travail » ou « stress professionnel » survient lorsqu’il y a déséquilibre entre, d’une part, la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement, et d’autre part, la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.
Le « burn-out », ou « syndrome d’épuisement professionnel », est un état mal défini au sens médical et psychiatrique du terme (par rapport à une maladie), mais qui combine une fatigue profonde, un désinvestissement vis-à-vis de l'activité professionnelle et un sentiment d'échec, voire d'incompétence, dans son travail.
Le syndrome d'épuisement professionnel est considéré comme le résultat d'un « stress professionnel chronique » qui peut être lié à une surcharge de travail, à un rythme trop élevé des tâches à effectuer, à des horaires longs sans maîtrise réelle de son agenda, à des relations déséquilibrées, injustes, voire des conflits.
Ce stress au travail survient sur des personnalités très investies, mais surtout très dépendantes émotionnellement de leur travail. La personne qui ne parvient pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi progressivement décliner.
L’épuisement professionnel se développe ainsi progressivement chez certaines personnes exposées à des difficultés au travail et qui tendent à travailler toujours davantage pour essayer de retrouver satisfaction et confiance en elles. Si les conditions de travail restent difficiles, un cercle vicieux s’installe jusqu’à l’épuisement émotionnel durable, le « burn-out ».
De très nombreux problèmes et plaintes fonctionnelles ont été associés au « burn-out », ce qui complique le diagnostic. Il est cependant possible que cette variabilité des signes soit en rapport avec le fait qu’il existerait plusieurs formes de « burn-out » ou que ce problème étant un processus évolutif, qu’il existerait plusieurs phases de la maladie.
Le plus souvent, le « burn-out » se traduit d’abord par des signes physiques, une fatigue permanente, qui peut être associée à un mal de dos, des insomnies, des maux de tête, des maux de ventre et des troubles digestifs....
Le sentiment de fatigue, d’épuisement, de sensation d’être « vidé », est la manifestation la plus typique.
Une souffrance psychique peut également se manifester : un vide émotionnel, de l’anxiété sous toutes ses formes, de l’irritabilité, une tendance à s’isoler, des difficultés de concentration, un sentiment d’être dépassé par les événements ou de la démotivation, sans réelle dépression.
Lorsque les conditions de travail continuent à être difficiles et non satisfaisantes, d’autres signes caractéristiques apparaissent progressivement : la frustration, le sentiment d’échec et le détachement excessif vis-à-vis des événements et de l’entourage. La personne épuisée devient anormalement froide et indifférente, elle s’isole émotionnellement et fait preuve d’un cynisme inhabituel.
Le syndrome d’épuisement professionnel se traduit donc à la fois par une altération de l’engagement professionnel (en réaction à l’épuisement), une altération des sentiments (à mesure que le cynisme s’installe) et une altération de l’adéquation entre le poste et le travailleur (vécue comme une crise personnelle).
Lorsque la situation professionnelle ne s’améliore pas, les signes s’aggravent avec apparition d’ulcères gastroduodénaux, manifestation de stress avec sueurs, tachycardie de repos et débordent sur la sphère privée. Des troubles du comportement alimentaire peuvent apparaître, voire des attitudes toxicomaniaques (alcool, drogues, médicaments). L’épuisement, lorsqu’il persiste, peut également déclencher une dépression avérée qui vient aggraver le « burn-out ».
Dans les cas les plus extrêmes, le travailleur peut se trouver dans un état physique et psychique tel qu’il ne peut pas poursuivre son activité professionnelle, ce qui peut être vécu comme une rupture, un écroulement brutal, alors que des signes avant-coureurs pouvaient le laisser présager.
Les personnes qui souffrent de « burn-out » se plaignent souvent d’être surchargées de travail en permanence. A contrario, nul besoin de travailler de manière compulsive ou d’être incapable de se détacher psychologiquement du travail pour s’épuiser professionnellement en cas de contraintes de travail excessives.
Le principal problème est « organisationnel » comme de manquer d’autonomie de gestion du temps de travail, de supporter des responsabilités mal définies, d’avoir un déficit d’arbitrage, un manque de soutien ou des conflits dans le travail et d’être insuffisamment reconnues pour ce qu’elles font. L’absence de possibilités d’avancement pourrait favoriser le syndrome d’épuisement professionnel.
Certaines personnes très impliquées dans leur travail, perfectionnistes, voire légèrement obsessionnelles, semblent davantage prédisposées au syndrome d’épuisement professionnel. Les antécédents de dépression peuvent favoriser un « burn-out ».
Mais le principal aspect individuel à prendre en compte est l’importance primordiale du travail dans la vie et l’identité de l’individu (sens donné au travail, valeurs qu’il véhicule). Cela se traduit pour l’individu par un engagement fort car c’est dans le cadre de son travail qu’il se sent utile et s’accomplit.
Il existe un lien entre ce syndrome, l’instabilité émotionnelle (tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements (comme menaçants, pénibles et problématiques) et le caractère consciencieux (être méthodique, organisé, soigné, méticuleux, persévérant...).
Des problèmes familiaux simultanés et des conflits personnels inconscients aggravent cette prédisposition, ainsi que la solitude affective. En revanche, le « burn-out » semble affecter hommes et femmes en proportions égales, même si les données sont insuffisantes.