Haro sur les poils ! L’été est sans conteste la saison où la chasse aux poils atteint son paroxysme, maillot oblige. Et en matière de poils pubiens, un récent sondage révélait qu’une Française sur cinq opte désormais pour l’épilation intégrale. Pourtant, la science est formelle : laisser ses poils en paix est sans doute la meilleure chose pour rester en bonne santé. Une nouvelle étude, publiée dans la revue médicale JAMA Dermatology enfonce le clou.
L’éradication des poils, pubiens entre autres, connaît un essor indéniable depuis quelques décennies. Rasoirs, cire, lumière pulsée ont contribué à la démocratisation du maillot bien net, voire de l’élimination totale des poils de cette zone intime. Comme le rappelait récemment Audrey Vaugrente dans nos colonnes, cela aura au moins eu l’avantage de faire des morpions une espèce en voie de disparition ! Mais en terme de santé publique par contre pas sûr que la tendance soit bénéfique.
Les hommes aussi
L’équipe de Thomas Gaither, de l’université de Californie à San Francisco, a ainsi étudié les habitudes en matière d’épilation de 7570 Américains, hommes et femmes. Conclusions : un quart rapporte des blessures liées au rasage ou à l’épilation. En première ligne les coupures, puis les brûlures et enfin les éruptions cutanées. Sans conteste la zone intime est la plus à risques. Et chez les hommes comme chez les femmes ! Les chercheurs sont très précis dans leur analyse et révèlent ainsi que les blessures se produisent le plus souvent sur le scrotum et le pénis pour les hommes, et sur le pubis et l’intérieur des cuisses pour les femmes.
Evidemment ceux qui s’épilent régulièrement sont plus à risque de bobos, mais visiblement les adeptes de la cire s’en tirent mieux que ceux qui se rasent. Un résultat qui ne concerne cependant que les femmes ; les hommes adeptes de la cire n’étaient peut-être pas assez nombreux pour que les statistiques soient significatives…
Voie royale pour les IST
Les blessures ne sont cependant pas les seules complications possibles. L’an dernier déjà Thomas Gaither et ses collègues avaient publié une autre étude sur le sujet. Sur les plus de 3 000 Américaines interrogées, 6 sur dix rapportaient s’épiler intégralement. Si plus de la moitié concédaient que cette pratique était en lien avec leur sexualité, 60 % mettaient aussi en avant une « question d’hygiène ». Erreur !
En effet, les poils pubiens constituent une protection naturelle contre les germes et leur extermination ouvre la voie aux microbes. Le risque d’infections, et en particulier d'IST, est ainsi augmenté chez les femmes qui optent pour la version intégrale, confirmait une étude – toujours menée par Thomas Gaither !- publiée fin 2017. L’arrachement du bulbe par la cire, et les microcoupures qui se produisent lors d’une épilation ou d’un rasage permettent aux pathogènes de pénétrer plus facilement dans l’organisme. Dénué de ses poils protecteurs le pubis devient ainsi un eldorado pour les bactéries et les virus, qui apprécient tout particulièrement cet environnement chaud et humide. Pour votre sécurité et votre santé, peut-être est-il donc temps de laisser vos poils en paix !