Des personnes âgées atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge soignées grâce à des cellules souches. Cela s’est passé à l’hôpital Moorfields à Londres. Les deux patients, une sexagénaire et un octogénaire, étaient atteints de la forme « humide » de cette maladie de la rétine.
Un million de Français concernés
DMLA est l’abréviation d’une méchante maladie de l’œil : la « Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age ». Comme son nom l’indique, 12 % des plus de 60 ans et une personne sur quatre après 75 ans sont atteints. Cela commence par une sensation de mauvais éclairage. Rien de très inquiétant, d’autant, au début, un seul œil est atteint ; Mais, quelques mois après ce premier symptôme, lorsque l’on regarde la porte de la maison, on voit le chambranle onduler ; Tout comme le quadrillage d’un cahier, les lignes du journal ou le paysage en voiture. Cette sensation d’ondulation des lignes droites ne touche que le centre de l’œil. La vue latérale est conservée : ainsi, en regardant un visage, on n’en distingue absolument pas les traits, alors que tout ce qui l’entoure est particulièrement net. La partie de l’œil qui dégénère s’appelle la macula. C’est le nom du centre de la rétine. Dans la DMLA notre caméra est intacte mais le centre du film détruit... On en connaît mal les causes : l’exposition trop fréquente au soleil, le tabagisme, l’hypertension, les yeux clairs semblent être plus fréquents chez ces malades, mais rien de très évident.
Si votre médecin ne recherche pas systématiquement cette DMLA, il faut en reconnaître les symptômes pour lui en parler. Car le dépistage précoce est le seul moyen d’appliquer des traitements qui ne marchent qu’au début de la maladie, en ralentissant son aggravation. En l’absence de traitement, rien de bien réjouissant. Il n’y a aucun retour en arrière, la maladie restant stable ou s’aggravant progressivement avec parfois un accès brutal. Petit à petit survient l'isolement, la dépression et ses conséquences souvent dramatiques.
Une amélioration significative après douze mois
Au niveau du traitement, ce fut pendant longtemps le désert ; une raison de plus pour ne pas en parler… Mais on peut dire aujourd’hui que pour 15 % des malades, le laser freine la destruction du centre de la rétine. La rééducation – pour utiliser au mieux la vision périphérique – les lunettes très grossissantes sont très précieuses. Toutefois avec de nouvelles techniques comme la photothérapie, il semble que la médecine ait décidé de prendre à bras le corps ce problème de santé publique.
Il y a aussi des médicaments, assez récents mais qui ne marchent que sur 30% des DMLA que l’on dit « humides » car dues à la formation anarchiques de petits vaisseaux sanguins qui saignent. Ces traitements ralentissent la formation de ces « néo vaisseaux ». Ils n’ont d’intérêt que si l’on peut les utiliser rapidement…
La nouveauté, cet essai clinique, les chercheurs américains et britanniques ont utilisé des cellules souches embryonnaires pour fabriquer des cellules de la macula. Ces tissus ont été transplantés chez les deux patients.
Au bout de douze mois, ils ont retrouvé l’usage de leurs yeux. De fait, avant l’opération, ils ne pouvaient plus lire, même avec des lunettes. Depuis l’opération, ils parviennent à lire 60 à 80 mots par minute avec des lunettes de lecture classiques.
Si des doutes persistent sur l’origine de la maladie, le facteur héréditaire peut jouer. Ainsi, si vous êtes dans une famille à risque, il faut consulter un ophtalmologiste régulièrement dès 50 ans pour faire un examen du fond d’oeil. Le tabagisme et le soleil peuvent augmenter les risques de développer la maladie. Le dépistage précoce devient fondamental. Il faut consulter au moindre doute devant une déformation de la vision des lignes droites et ne pas hésiter à demander un rendez vous en urgence, car 80% de tous les cas de cécités sont évitables ou guérissables et le droit à la vue doit être mis en œuvre.