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Interview

Décodage biologique : mieux comprendre l'origine de nos maladies

Connait-on vraiment l'origine des douleurs et des maladies ? Pourquoi se manifestent-elles chez les uns, mais pas chez les autres ? Christian Flèche, fondateur du décodage biologique des maladies, prétend qu'elles résultent de nos maux psychiques. Explications. 

Décodage biologique : mieux comprendre l'origine de nos maladies Rost-9D / iStock




Qui peut dire pourquoi deux personnes exposées aux mêmes risques ne développent pas la même maladie ? Pourquoi certaines guérissent plus vite que d'autres ? Savons-nous réellement ce qu'est la maladie et pourquoi elle se manifeste ? Est-il possible que la communauté scientifique ait encore une approche trop impersonnelle de la maladie pour en comprendre toute l'origine ? 

Nous avons rencontré Christian Flèche, ancien infirmier et fondateur du biodécodage des maladies, une approche thérapeutique qui consiste à analyser l'origine biologique de la manifestation d'une maladie, d'un handicap ou d'une douleur physique. Calme, doux, sirotant son thé à la table d'une brasserie parisienne, il nous explique que la maladie ne serait, contrairement à la croyance populaire, pas "une manifestation physique mal intentionnée". En soit, pas quelque chose d'aussi négatif que nous le pensons. "La maladie a une intention positive. C'est simplement une réaction saine du corps. Lorsque je mange quelque chose de périmé par exemple, ou que je bois trop d’alcool, je vais vomir. C'est une réaction d’adaptation saine du corps qui se défend. Ce n’est pas un problème, c’est une solution". Selon lui, le corps humain a une très grande capacité d'adaptation à son environnement. 

La thérapie par le décodage biologique

La maladie et la douleur seraient donc les manifestations physiques d'un mal psychique plus profond (souffrance psychologique, stress, traumatisme...). Le corps exprimerait grâce à elles ce que notre bouche n'a jamais dit ou notre cerveau, jamais guéri. "Dans le décodage biologique, nous cherchons en discutant avec la personne concernée et à partir de ses symptômes, l’évènement précis survenu dans sa vie qui peut avoir déclenché la douleur ou la maladie. On isole l’évènement moteur". A l'image par exemple du sentiment de stress qui déclenche physiquement des crampes d'estomac, des sueurs froides, des nausées et qui serait même un facteur déclencheur de la maladie de Parkinson.

Chaque mal physique serait donc associé à un mal psychique, le tout est de le trouver. "Lorsqu’elles comprennent d’où vient leur maladie, ce que leur corps veut leur dire, 10% des personnes guérissent. Mais dans la majorité des cas, il faut approfondir la thérapie pour trouver l’évènement spécifique qui a déclenché ce symptôme-là", explique Christian Flèche, illustrant son propos par des exemples : "pour le foie, c’est le manque. La tendance à tout faire vite, dans l'urgence et la précipitation sont à l'origine des troubles de la thyroïde. Les problèmes de vue apparaissent lorsque l'on a été témoin de quelque chose que l'on n'aurait pas voulu voir. Si on m'oppresse ou empiète sur mon territoire, mon corps développera une cystite".

Pour bien comprendre ce phénomène, il est important de rappeler que le cerveau est composé de deux hémisphères : le gauche, qui résonne de manière rationnelle, séquentielle, logique et analytique et le droit, qui traite l’information de façon holistique, c'est-à-dire par le biais des émotions et du ressenti. Si chacun de nous a tendance à utiliser l'un plus que l'autre, tous deux nous sont indispensables, car complémentaires.

Donc, le corps, qui est un ensemble de cellules et de molécules vivantes évoluant et interagissant en permanence selon l'environnement, les situations ou les événements rencontrés, ne réagit pas seulement aux méfaits que nous lui infligeons comme le tabac, les drogues ou l'alcool, mais à ce que l'on vit et ressent au plus profond de nous. Notre corps réagit à nos émotions, qu'elles soient positives ou négatives. Logique jusque-là ? Oui mais voilà, selon Christian Flèche, le corps humain a une telle capacité d'adaptation qu'il réagirait en permanence à nos maux psychiques (stress, tristesse, déprime, traumatisme, angoisse, peur, déception...) et les exprimerait physiquement par ce que l'on appelle communément : la maladie. 

"Ce que l'on prend comme un problème permet d'éviter quelque chose de pire"

Décoder biologiquement sa maladie ou ses douleurs pour comprendre d'où elles viennent (et éventuellement guérir) implique de plonger dans son être profond, de faire face à ses traumatismes enfouis, ses peurs, son système de pensée, ses raisonnements, ses croyances et son passé. "Le quatrième niveau de la thérapie concerne la croyance personnelle du patient", ce qu'il s'est mis en tête. Il arrive par exemple que la "guérison passe par la réorganisation de son environnement", surtout si celui-ci est toxique (anxiété au travail, entourage, habitat...). La cinquième profondeur de thérapie décortique "les mémoires du passé".  

En somme, au cours d'une thérapie par le biodécodage, on écoute le patient, ce qu'il a vécu, ce qu'il a ressenti, pour comprendre ce qu'il s'est passé dans son corps au niveau biologique et donc, ce qui provoqué la maladie. La communauté scientifique sait déjà que l'esprit et le corps sont liés, mais jusqu'à quel point sait-elle qu'ils le sont ? A quel point le mental influence-t-il notre santé ?

Dans son livre Le monde extérieur n'existe pas (éd. Le Souffle d'or), Christian flèche affirme que dans notre mécanisme mental, ce que "l'on prend aujourd’hui comme un problème nous permet d’éviter quelque chose de pire". De fait, somme-nous capables de hiérarchiser la souffrance et de choisir celle qui nous fera le moins mal ? "Oui, inconsciemment, on va toujours dans la zone la plus confortable", nous répond-il. La maladie est-elle donc plus confortable que certaines situations ou choses douloureuses que l’on peine à affronter ou reconnaître ? "Oui. Il faut se mettre à l’école de la vie : 'que me dit mon corps à travers ce mélanome, ce diabète ou cette cystite ? Il me dit quelque chose sur moi".

Le pouvoir de l'acceptation

Comment éviter d'être malade ? Là est la question. Selon Christian Flèche, tout est une question de perception. "On ne rejette pas les problèmes, c’est ce que nous rejetons qui est un problème" et qui crée un conflit intérieur. "A partir du moment où vous acceptez tout ce qui est et survient dans votre vie, vous ne tombez pas malade" parce que vous êtes en paix avec vous-même, en équilibre. "Si vous êtes dans l’accueil et l’acceptation, vous vous sentez profondément bien", serein, confiant. Christian Flèche nous invite à accepter les changements qui surviennent dans nos vies, le renouveau et la réalité telle qu'elle est. Car ne pas l'accepter et lutter contre ce qui est déjà crée un déséquilibre intérieur, un mal-être, un état d'anxiété. En somme, il faut lâcher prise. Plus facile à dire. Mais accepter s'apprend. 

Cette approche thérapeutique mal-connue et encore peu reconnue s'articule autour du soi. Humaine, profonde, elle s'attarde sur les émotions des patients. Christian Flèche a écrit 22 livres sur le sujet, créé des centres de formation et enseigne son savoir partout dans le monde, notamment en Amérique du Sud où la population semble plus réceptive à cette nouvelle science humaine. Qu'en est-il en France ? Car si ce dernier ne prétend pas que le décodage biologique puisse remplacer les traitements médicaux actuels, il pourrait peut-être les compléter et augmenter les chances de guérison. 

Mais la médecine aussi fait son petit bonhomme de chemin. Rappelons que la psychologie n'a été reconnue scientifiquement qu'au milieu du XIXe siècle, d'abord comme branche de la physiologie et que le titre de psychologue est reconnu et protégé par l'Etat depuis le 25 juillet 1985 seulement. Sans parler de la psychologie cognitive, aujourd'hui indissociable des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, qui n'a été reconnue qu'en 1950. Et quel système de santé de qualité saurait aujourd'hui se passer de la psychologie ?

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