On trouve des perturbateurs endocriniens dans un grand nombre de produits courants : cosmétiques, plastiques, produits ménagers ou encore dans notre alimentation. Ces substances chimiques dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants, et présenteraient des risques pour les grossesses, mais pas seulement. Ils seraient, par exemple, responsables de la diminution de la qualité du sperme, de l’augmentation du nombre de pubertés précoces, tout comme de certains cancers, bien que ce ne soit pas encore complètement avéré.
Une liste des perturbateurs endocriniens
Pour limiter les risques représentés par ces substances, le gouvernement a lancé un plan d’action, rédigé avec les parlementaires, les organismes de surveillance et de recherche ainsi que les associations de protection de l’environnement et de défense des consommateurs. Les Français ont jusqu’au 8 février pour formuler leurs suggestions et remarques. La mesure phare de ce plan d’action est de publier d'ici 2021 une liste de perturbateurs endocriniens, classés en trois catégories : "suspecté", "présumé" et "avéré". C’est l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) qui s’en chargera.
Informer les Français des risques
Agnès Buzyn et le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, ont mené ce projet qui a été présenté lundi à la presse. "La première phase, c'est de tenir à jour une liste exacte de ce qu'on appelle un perturbateur endocrinien, puisqu'il y a aujourd'hui encore des flous sur certaines molécules, et des débats à l'échelon international", a expliqué à Bordeaux la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Nous n'avons pas encore la preuve scientifique de toute la toxicité de chacune de ces molécules, donc il est important (...) d'alimenter les connaissances pour que les Français puissent eux-mêmes être acteurs de leur santé."
Ainsi, ce projet prévoit de mener une campagne de communication grand public et de créer, courant 2019, un site d'information sur les produits chimiques, dont les perturbateurs endocriniens. Le plan prévoit aussi une meilleure formation du personnel de santé, ainsi que le financement de recherches scientifiques spécifiques sur le sujet.