Le hoquet a beau être un phénomène réflexe anodin et indolore, il peut être très handicapant, notamment quand il s’éternise. Alors, imaginez être pris d’un hoquet qui dure…68 ans ! C’est ce qui est arrivé à Charles Osborne, un éleveur de porc américain qui détient encore aujourd’hui le record de la plus longue attaque de hoquet, nous apprend Le Parisien.
24 000 hoquets par jour
L’Américain a commencé à hoqueter en 1922 alors qu’il abattait un porc. La crise est alors aiguë : Charles Osborne hoquète en moyenne 40 fois par minute, contre 6 tressaillements habituellement. On estime d’ailleurs qu’il hoquetait 24 000 fois par jour, soit quelque 595 680 000 fois au cours de sa vie. Invité sur les plateaux télé et radio d’émissions comme "Ripley's Believe It or Not", "That's Incredible" et "The Tonight Show", il avait même acquis une certaine notoriété outre-Atlantique, au point de figurer en bonne place dans le Livre Guinness des Records.
Un article du Price Economics raconte qu’au cours des premières années, Charles Osborne a consulté nombre de spécialistes (96 au total) et expérimenté des centaines de remèdes différents. "Il a reçu près de 4 000 lettres de sympathie et de remèdes maison au fil des ans, mais aucune d'entre elles - du massage des doigts à la pression du côté droit du menton - n'a marché. Aujourd'hui, il rejette chaque suggestion avec un brusque "J'ai déjà essayé ça", relatait le magazine People en 1982.
Selon le Price Economics, le seul moment de réconfort fugace d'Osborne a eu lieu à la fin des années 1970, lorsqu'un spécialiste de l'Illinois a décidé qu'il avait constaté qu’il lui manquait "une petite zone du tronc cérébral, inhibant la réponse du hoquet". Il a alors été mis sous un médicament expérimental à base d'hormone qui l'a débarrassé du hoquet pendant 36 heures, mais après avoir eu des effets secondaires tout aussi intolérables, il a refusé de poursuivre le traitement.
Une vie relativement "normale"
Peu à peu, Charles Osborne a appris à calmer le hoquet en intégrant des techniques de respiration dans sa routine quotidienne. Bien que le hoquet se soit calmé quand il était endormi, il a immédiatement repris quand il ouvrait les yeux tous les matins. Il lui était impossible de consommer des aliments solides. Pour éviter de s’étouffer, tous ses repas étaient réduits en forme liquide
En dépit de ces inconvénients, Osbourne a vécu une vie qu’il a jugée relativement "normale". Il a continué à travailler avec les porcs pendant de nombreuses années, d' abord comme commissaire-priseur de porc, puis comme vendeur de machines agricoles. Il s’est marié à deux reprises et a eu 8 enfants. Heureusement pour lui, le rythme de ses hoquets a fini par perdre en intensité, jusqu’à complètement disparaître en février 1990. Il est mort un an plus tard, à l’âge de 97 ans des suites d’une complication d’ulcère.
À quoi est dû le hoquet ?
Le hoquet est dû à l’irritation d’un nerf, lors de son passage à travers le diaphragme, provoquant une contraction brusque et involontaire des muscles respiratoires. Dans sa forme aiguë (celle que tout le monde connaît), nous savons que les causes sont surtout digestives, en particulier en cas d'inflammation de l'œsophage.
Celle-ci survient lorsque l'on avale de l’air en mangeant, en absorbant de façon excessive des boissons gazeuses et alcoolisées, ou encore, en mangeant trop chaud ou trop froid. Le changement brusque de température de la pièce, le tabagisme - plus de 10 cigarettes par jour- l’émotion, le stress, le rire excessif, la toux ou encore les chatouilles peuvent entraîner une "crise" de hoquet. Dans tous ces cas, elle reste bénigne.