Les enfants qui se rendent à l'école à pied ou en vélo sont moins susceptibles d'être en surpoids ou obèses, selon une nouvelle étude, publiée dans la revue BMC Public Health. En se basant sur plus de 2 000 écoliers en âge de fréquenter l'école primaire à Londres, les chercheurs ont découvert que leurs résultats étaient constants dans tous les quartiers et milieux socio-économiques.
Masse adipeuse et musculaire
Au lieu d'utiliser l'indice de masse corporelle (IMC) comme mesure de base, les chercheurs ont quantifié la masse adipeuse et musculaire et évalué leur corrélation avec les niveaux d'activité physique. Comme l'IMC ne prend en compte que le poids total des individus, "elle demeure une façon imparfaite de mesurer les risques pour la santé associés à l'obésité", explique Lander Bosch, premier auteur de l’étude.
Ainsi, le lien entre la pratique fréquente du sport et les niveaux d'obésité a donné lieu à des résultats incohérents dans des recherches antérieures. Dans cette étude, "en regardant plutôt la graisse corporelle, nous avons montré que les enfants qui n'étaient pas actifs étaient plus susceptibles d’être en surpoids ou d'être obèses. Il est probable qu'en regardant l'IMC, certains enfants inactifs ne seraient pas classés comme obèses en raison d'une masse musculaire réduite", poursuit Lander Bosch.
Le nombre d’enfants et d’adolescents obèses dans le monde a été multiplié par plus de dix depuis 1975. En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans étaient considérés comme obèses, contre seulement 11 millions en 1975, évalue l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
12% des enfants de grande section de maternelle en surcharge pondérale
Malgré une stabilisation depuis 2006, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent reste élevée en France : 12% des enfants de grande section de maternelle étaient en surcharge pondérale et 3,5% étaient obèses en 2013. Ces chiffres augmentent régulièrement avec l’âge pour atteindre près de 18% d’enfants en surcharge pondérale en CM2 et près de 4% obèses. De plus, parmi les enfants en surcharge pondérale ou obèses à l'âge de 6 ans, près de 1 sur 2 le reste en classe de troisième.
Les adultes ayant un IMC supérieur à 40 sont 12 fois plus susceptibles de développer un diabète de type 2, et ont 22 fois plus de risque de souffrir d'apnée du sommeil que leurs pairs de poids normal. Même pour les obésités plus légères (IMC de 30 à 34,9), les patients courent 70% plus de risques de développer une insuffisance cardiaque. L’obésité atteindrait aussi la taille du cerveau, provoque des cancers, dégrade la vie sexuelle, augmente le risque de dépression et affecte la santé du foie.