L'insomnie serait bien liée à un risque accru de coronaropathie, d'insuffisance cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral. C'est ce que montre une nouvelle étude publiée dans le journal Circulation de l'American Heart Association mais en précisant que les signes génétiques de la prédisposition à l'insomnie seraient davantage en cause que l'insomnie elle-même.
L'insomnie serait-elle la cause de ce risque plus élevé de maladie cardiovasculaire ou lui est-elle simplement associée ? C'est la question à laquelle Susanna Larsson, auteure principale de l'étude, a cherché à répondre alors que l'association entre l'insomnie qui touche jusqu'à 30% de la population en général et un risque accru de maladie cardiaque et d'AVC a été établi par plusieurs études observationnelles antérieures.
Un groupe de 1,3 million de personnes
Dans cette nouvelle étude unique en son genre, Susanna Larsson et son collègue ont observé un groupe de 1,3 millions de personnes avec ou sans maladie cardiaque et AVC en utilisant des variants génétiques connus pour être liés à un facteur de risque potentiel, tel que l'insomnie, afin de réduire les biais dans les résultats.
Les chercheurs ont découvert que les variants génétiques de l'insomnie étaient associés à des risques significativement plus élevés de coronaropathie, d'insuffisance cardiaque et d'AVC ischémique (en particulier les accidents vasculaires cérébraux de grande taille), mais pas de fibrillation auriculaire.
"Le sommeil est un comportement qui peut être modifié"
"Il est important d'identifier la raison sous-jacente de l'insomnie et de la traiter, souligne Susanna Larsson, car le sommeil est un comportement qui peut être modifié par de nouvelles habitudes et la gestion du stress". Mais l'auteure de l'étude précise aussi que les limites des conclusions de ses travaux est que le lien existe bien entre un variant génétique de l'insomnie et les maladies cardiovasculaires mais pas avec l'insomnie elle-même. Selon Susanna Larsson, il n'a pas été possible de déterminer si les personnes atteintes d'une maladie cardiovasculaire et chez lesquelles ce variant avait été trouvé souffraient effectivement d'insomnie.