Diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, problèmes articulaires, hypertension… Aujourd’hui, près d’un habitant sur deux des 34 sur 36 pays que compte l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) est en surpoids et 24% est obèse. Et cette augmentation de la prévalence de l’obésité a un coût non négligeable sur la croissance économique des pays.
C’est ce que met en lumière un rapport de l’OCDE dévoilé ce jeudi et portant sur 52 pays, dont les 36 que compte l’organisation internationale.
Un effet sur la croissance économique
Ce coût est d’abord dû aux traitements des maladies liées au surpoids. Selon le rapport, 70% de tous les coûts de traitement du diabète sont imputables au surpoids. Ce dernier est aussi responsable de 23% des coûts des maladies cardiovasculaires et de 9% de ceux des cancers dans les 36 pays appartement à l’OCDE. D’ici 2050, l’organisation internationale estime que le traitement des maladies liées au surpoids équivaudra à 425 milliards de dollars chaque année dans les 52 pays étudiés.
Le surpoids et l’obésité ont aussi un impact sur la mortalité : 92 millions de décès prématurés sont attendus d’ici 2050 dans les pays de l’OCDE, du G20 et de l’Union européenne des 28, pointe le rapport.
Tous les pays ne sont pas également concernés : c’est au Mexique que la réduction de l’espérance de vie liée au surpoids dans les trois décennies à venir sera la plus importante, avec 4,2 années perdues. Suivent la Russie et la Pologne (3,9 années) puis les États-Unis (3,7 années). De son côté, la France se situe sous la moyenne de l’UE et de l’OCDE avec 2,3 années d’espérance de vie perdues en trente ans.
Réduire les dépenses grâce à la prévention
Le rapport s’intéresse aussi au coût de l’obésité, du surpoids et des maladies associées dans le budget santé des pays : il est de l’ordre de 14% aux États-Unis (soit 645 dollars par habitant et par an), de 11% en Allemagne (411 dollars par habitant et par an) et d’environ 5% en France (148 dollars par habitant et par an).
Pour les chercheurs de l’OCDE à l’origine du rapport, il est nécessaire d’agir plus efficacement contre la hausse de la prévalence de l’obésité et du surpoids dans les années à venir. Pour cela, ils préconisent une réduction de 20% des calories contenues dans les aliments riches en sucre, en sel, en calories et en graisses saturées. Cela pourrait permettre, selon une analyse sur 42 pays, d'éviter d'ici 2050 1,1 million de cas de maladies chroniques par an. Cette mesure permettrait par ailleurs aux pays d'économiser 13,2 milliards de dollars par an en réduisant les dépenses de santé et une augmentation annuelle du PIB de 0,5%.