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Hôpital : les principales mesures du nouveau “plan d'urgence” du gouvernement

Ce mercredi 20 novembre, le gouvernement a présenté le “plan d’urgence” censé mettre fin au mouvement de colère qui secoue les professionnels de la santé depuis mars dernier. Parmi les nombreuses mesures avancées, une augmentation du budget pour l'hôpital public de 1,5 milliard d'euros ou encore des primes pour les soignants. 

Hôpital : les principales mesures du nouveau “plan d'urgence” du gouvernement Ricochet64/iStock




Jeudi 14 novembre, une grève massive et une manifestation a réuni médecins, infirmières et chefs de service. Emmanuel Macron avait alors promis des “décisions fortes” pour l’hôpital. Ce mercredi 20, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le Premier ministre Edouard Philippe ont donc présenté le “plan d’urgence” ayant pour objectif de mettre fin au mouvement de colère qui secoue les urgences depuis mars dernier. D’après eux, ce nouveau plan repose sur trois objectifs : “Redonner envie de s'engager à l'hôpital public et d'y construire une carrière, lutter contre la bureaucratie dans les hôpitaux, dégager des moyens supplémentaires, immédiatement et dans la durée.” Quelles sont ses principales mesures ?

Une augmentation du budget pour l’hôpital public de 1,5 milliards d’euros

Cette augmentation se fera sur trois ans, selon les ministres, qui promettent 300 millions d'euros dès 2020. L'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) passera ainsi de 2,3 à 2,45 % dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2020, en cours d'examen au Parlement, l'Ondam hospitalier passant de 2,1 % à 2,4 %. En plus de quoi, 150 millions d’euros seront dédiés chaque année à l’investissement courant (achat de petits matériels, travaux de rénovation légère).

Des primes pour les soignants

Les quelques 40 000 aides-soignants et infirmiers vivant en Ile-de-France et gagnant moins de 1 900€ mensuels bénéficieront désormais de 800€ net de plus par an, soit c’est 66 euros. “C’est une prime qui reconnaît qu’il y a une spécificité de l’IDF qui s’ajoute à d’autres primes. Au-delà de ce montant fixe pour tous les salaires de moins de 1 900€, il y a des budgets par exemple pour s’engager dans un protocole de coopération”, a déclaré Agnès Buzyn.

Dès 2020, une autre prime de “100€ net mensuels” devrait par ailleurs être accordée aux aides-soignants “qui exercent auprès de personnes âgées et qui ont acquis une compétence spécifique en gériatrie.” 

La fin de carrière devrait en outre être améliorée pour “l'ensemble des aides-soignants” avec un nouveau “grade de débouché” pour les aider avant le départ à la retraite.

La prime “d'engagement”, actuellement réservée aux médecins qui acceptent d'exercer dans le service public hospitalier pendant un certain nombre d'années, sera étendue aux métiers de soignants sous tension, tels que les infirmiers spécialisés et les manipulateurs radio (10 000 ou 15 000€).

Enfin, une enveloppe de 200 millions d'euros sera allouée aux hôpitaux “pour récompenser, selon des critères qu'ils auront eux-mêmes définis, l'engagement et l'investissement des personnels”. En moyenne, cela devrait représenter une prime annuelle d’environ 300€. Elle pourrait concerner jusqu’à 600 000 personnes. 

L’Etat va reprendre 10 milliards de la dette des hôpitaux sur trois ans  

La dette de l’hôpital s’élève à 30 milliards d'euros. Sur cette somme, l’Etat compte prendre en charge 10 milliards. “Mon objectif n'est pas d'augmenter la dette française mais d'en maîtriser le niveau. Pendant des années, des gouvernements ont considéré qu'on pouvait faire ‘comme si’ (…) Il faudra regarder hôpital par hôpital les conditions de la reprise de cette dette, le rythme aussi”, a déclaré Edouard Philippe selon qui l’investissement hospitalier a été divisé par deux alors que la dette était multipliée par deux.  “Cette reprise de dette permettra aux hôpitaux de retrouver les moyens de réinvestir pour moderniser les hôpitaux, redonner les marges de manoeuvre nécessaire pour travailler dans des conditions satisfaisantes”, espère-t-il.  

1,5 milliard d'euros en plus pour l'Assurance maladie

“Nous allons augmenter le budget de l'Assurance maladie d'1,5 milliard d'euros. Je précise que ces sommes viennent en plus de la trajectoire budgétaire. Cette augmentation sera proposée dès la semaine prochaine dans le PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale”, ont annoncé les ministres.  

Lutter contre l'intérim médical

Afin de “mettre fin au mercenariat” de l’intérim médical, Agnès Buzyn a annoncé “des campagnes de contrôle dans les prochaines semaines” pour s'assurer “du respect de la réglementation” des plafonds qu’elle avait déjà mis en place.

Une loi au premier semestre 2020

Ce “programme massif” passera par une loi “présentée au premier semestre 2020 en même temps que la loi de programmation des finances publiques”, a conclu Edouard Philippe. En attendant, le gouvernement examinera la situation “hôpital par hôpital” pour élaborer “les conditions et circonstances” de ce plan.

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