La maladie d’Alzheimer est la première cause de démence liée à l’âge dans le monde. D’après l’OMS, 50 millions de personnes en sont aujourd’hui atteinte et, à cause du vieillissement de la population, ces chiffres devraient continuer à empirer. C’est pourquoi, de nombreux chercheurs tentent de mettre au point des traitements pour arrêter la maladie. Certains travaillent même à créer un vaccin afin de la prévenir. Aux Etats-Unis, des chercheurs sont en train de développer un vaccin pour éliminer la plaque cérébrale et les agrégats de protéines tau, considérés comme la principale cause de changements neurodégénératifs dans le cerveau entraînant des troubles cognitifs, puis Alzheimer. Selon leur article parue dans la revue Alzheimer's Research & Therapy, les résultats obtenus sur des modèles de souris biogéniques sont très enthousiasmants et laissent entrevoir des espoirs pour les années à venir.
Anahit Ghochikyan, professeur à l'Institut de médecine moléculaire (Finlande), son équipe et des collègues de l'université de Californie (Etats-Unis) ont testé les vaccins universels formulés dans l'adjuvant développé par le professeur Nikolai Petrovsky (université Flinders, Australie du Sud). Les nouvelles thérapies possibles ont été testées avec succès sur des souris biogéniques souffrant de pathologies mixtes Aβ et tau.
“Notre approche espère couvrir toutes les bases et réussir à franchir les obstacles précédents dans l’espoir de trouver une thérapie capable de ralentir l'accumulation de protéines bêta amyloïdes et de protéines tau et de retarder la progression de la maladie chez beaucoup de personnes touchées dans le monde entier”, explique le professeur Petrovsky.
Bientôt des essais sur l’homme ?
“Pris ensemble, ces résultats justifient la poursuite du développement de cette double stratégie de vaccination basée sur la technologie MultiTEP pour des tests ultimes dans la maladie d'Alzheimer humaine”, poursuivent les auteurs de l’étude.
Selon eux, il est urgent de poursuivre la recherche d'un nouveau vaccin préventif pour retarder Alzheimer et ralentir sa progression. Forts du succès de leurs premières expériences, les chercheurs espèrent des essais sur l’homme dans les prochaines années.
Un médicament devrait bientôt arriver sur le marché américain
Récemment, des chercheurs américains ont beaucoup fait parler d’eux en mettant au point l’Aducanumab, un anticorps capable de réduire le déclin clinique chez les patients atteints d’Alzheimer précoce. Les résultats des études étant très encourageants, le laboratoire Biogen s’apprête à demander une demande d’enregistrement du médicament auprès de la Food and Drug Administration (l’organisme qui autorise la mise sur le marché des médicaments aux Etats-Unis).
Toutefois, même si ce traitement était approuvé, il ne pourrait pas être utilisé comme mesure préventive chez des sujets en bonne santé. En effet, il faut administrer de fortes concentrations d’immunothérapie tous les mois. Qui plus est, l’Aducanumab sera sans doute très cher. “Biogen a mis un coût considérable dans le développement de ce produit. Cela coûtera plusieurs milliers d’euros par an, peut-être 20 000. Il s’agit d’une injection mensuelle qui se fait à l’hôpital. Au début, cela se fera sans doute uniquement dans des centres spécialisés”, expliquait le docteur Stéphane Epelbaum, neurologue à la Pitié Salpetrière, à l’Institut de la mémoire et de maladie d’Alzheimer et chercheur à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), à Pourquoi Docteur il y a quelques mois.
En France, la maladie d’Alzheimer affecte plus de 1 175 000 personnes. Elle se caractérise le plus souvent par des troubles de la mémoire. D’autres fonctions cérébrales sont ensuite touchées et, peu à peu, les tâches quotidiennes deviennent de plus en plus difficiles et s’adapter à de nouvelles situations quasiment impossible.