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QUESTION D'ACTU

Cortisol et infarctus

Football: quand le stress des supporters augmente le risque de crise cardiaque

Lors d'un match de foot important, les supporters sécrètent d'avantange de cortisol, l'hormone du stress, ce qui augmente dangereusement leur risque de faire une crise cardiaque. 

Football: quand le stress des supporters augmente le risque de crise cardiaque Motortion/iStock




Quand trop d’enthousiasme devient risqué pour la santé. Dans une étude parue le 14 janvier dans le journal Stress and Health, des chercheurs alertent sur les niveaux dangereux de stress que connaissent certains supporters surexcités pendant un match de football. Selon les scientifiques, une trop grande implication dans le jeu augmenterait de façon trop importante leur niveau de cortisol, ce qui les exposerait à un risque accru de crise cardiaque, surtout dans le cas de défaite de leur équipe.   

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont collecté la salive de 41 fans pendant la coupe du monde de football de 2014 ans qui se tenait au Brésil. Ils les ont prélevés avant, pendant et après les matchs, dont la demi-finale pendant laquelle le Brésil a été éliminé 1 à 7 par l’Allemagne, et ont mesuré les taux de cortisol, une hormone fabriquée par l’organisme en cas de stress. Ils ont ainsi découvert que ce niveau explosait pendant les matchs diffusés en direct, surtout quand l’équipe supportée perdait le match. Cette augmentation a été observée de la même manière chez les hommes que les femmes. “Les femmes sont même légèrement plus liées à leur équipe nationale que les hommes”, commente Martha Newson, chercheuse à l’université d’Oxford (Royaume-Uni) dans un communiqué.

“Les fans fusionnels avec leur équipe – c’est-à-dire qui ont le fort sentiment de ne faire qu’un avec leur équipe – montraient le plus grand stress physiologique(…) Les fans qui ne sont que des supporters occasionnels éprouvent également du stress, mais de manière moins extrême”, détaille-t-elle.

“Offrir des dépistages cardiaques” aux supporters 

“Le football est bien plus qu’un jeu, c’est un groupe (…) ce n’est pas juste s’identifier à votre équipe ou l’aimer, c’est quand votre équipe ne fait plus qu’un avec vous”, explique-t-elle dans une interview pour la BBC. Dans le passé, des études précédentes avaient déjà montré que les jours de match important, le nombre de crises cardiaques augmentait chez les fans.

S’il est essentiel pour répondre au stress du quotidien, le cortisol n’est pas censé être sécrété à haute dose en continu. Normalement, la sécrétion de cette hormone, fabriquée par les glandes surrénales, est maximale entre 6 et 8 h du matin puis décroît jusqu’au soir, où elle est minimale. Aussi, quand le corps en fabrique trop, cela peut affaiblir le système immunitaire, entraîner une prise de poids et une hausse de la tension artérielle, accompagnée d’un fort risque de maladie cardiaque. 

En conclusion de leur étude, les chercheurs conseillent aux clubs de repérer les fans les plus à risque et de leur “offrir des dépistages cardiaques ou d’autres mesures de santé” pour réduire le niveau d’hormones de stress pendant les matchs. Cela pourrait par ailleurs aider “réduire les incidents de hooliganisme et de violence” souvent associés aux matchs de football, espère Martha Newson. 

En France, 80 000 personnes concernées chaque année 

La crise cardiaque ou infarctus de myocarde est déclenché par l’obstruction d’une artère qui alimente le cœur et sang. Privé d’oxygène, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue, ce qui entraîne une contraction du muscle cardiaque se manifestant par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur.

Outre le stress, les facteurs de risque identifiés sont le tabagisme, l’hypercolestérolémie, le diabète, l’obésité, l’hypertension et la sédentarité. Il semblerait que l’âge (supérieur à 65 ans) et le sexe (masculin) comptent également beaucoup. Après la ménopause, les risques sont toutefois aussi importants pour les femmes.

En France, 80 000 personnes sont atteintes d’une crise cardiaque chaque année. Dans un cas sur dix, ces dernières sont mortelles dans l’heure. Cependant, grâce aux progrès thérapeutiques et à la vitesse d’intervention du Samu, qu’il faut immédiatement contacter au 15 ou 112, le taux de mortalité à 30 jours est passé de 10,2% en 1995 à 2,1% en 2015.

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