Si cette réaction vous rend meilleur, on dit que le stress est positif. C’est, par exemple, le cas de certains sportifs qui ont besoin de l’adversité de la compétition pour se dépasser. Si, en revanche, il vous inhibe ou vous laisse un sentiment de malaise, on parlera alors de mauvais stress. Car le stress se manifeste par deux types de réactions anxieuses : l’une intense est le signal d’alarme qui prépare notre corps à réagir face à une situation d’urgence. L’autre, moins violente, met notre corps en éveil devant une difficulté qui va exiger de l’endurance. Si l’agression - quelle qu’elle soit - est très importante, nous ne connaissons que deux attitudes : fuir ou faire face. La fuite n’est pas l’attitude biologique normale de l’homme. Notre corps devant un danger identifié par l’un de nos sens va être préparé à réagir par la libération d’une hormone sécrétée par notre hypophyse, une glande située à la base du cerveau. Cette hormone va aller donner l’ordre aux glandes surrénales, situées elles sur les reins, de sécréter de l’adrénaline et du cortisol. Sous leur effet, notre pouls s’accélère, notre tension artérielle s’élève et nos muscles se tendent. Nos vaisseaux de l’estomac et de la peau se contractent, d’où la sensation désagréable de froid et de crampe d’estomac devant le danger, pour offrir plus de sang aux muscles qui vont en avoir besoin. De même, notre organisme libère dans le sang davantage de graisses, donc d’énergie, immédiatement disponible. Même chose pour le sucre. Enfin, suprême raffinement, le corps sécrète certaines substances chimiques destinées à faciliter la coagulation sanguine en cas de blessure. Le système nerveux, lui aussi, se met en branle. Les pupilles se dilatent, pour mieux voir, les muscles du visage se contractent, pour faire peur, la transpiration se déclenche pour abaisser la température du corps, la respiration s’accélère pour apporter l’énergie oxygène au sang. Tout cela inconsciemment. Nous sommes alors prêts à combattre… ou à fuir.
Docteur Jean-François Lemoine
Abonnez vous aux chroniques du Dr Lemoine
@DrLemoine