- L'ajout d'une anthracycline dans ce type de cancer du sein n'apporte pas de bénéfice
- Des patientes ont même développé une leucémie aigüe en lien avec ce traitement
L’ajout d’une anthracycline au protocole de chimiothérapie associé à un double blocage HER2 n’améliore pas, après 3 ans de suivi, la survie sans progression ni la survie globale. En revanche, le protocole avec une anthracycline est associé à un risque accru d’effets secondaires hématologiques et cardiaques. L’étude TRAIN-2, essai de phase 3 contrôlé dont les résultats à 3 ans ont été présentés au congrès de l’ASCO, a inclus 438 femmes présentant un cancer du sein HER2 positif de stade II/III. Elles ont été randomisées pour recevoir soit 3 cycles de 5-FU/épirubicine/cyclophosphamide suivis de 6 cycles de paclitaxel et carboplatine, soit 9 cycles de paclitaxel+ carboplatine. Toutes recevaient également du trastuzumab et du pertuzumab.
Les taux de survie sans progression à 3 ans étaient comparables dans les deux groupes : 92,7 % avec le protocole avec anthracycline, versus 93,6% avec le protocole sans anthracycline (HR 0,90, IC 95 0,5-1,63). Les taux de survie globale étaient respectivement de 97,7% et 98,2% (HR 0,91, IC 95 0,35-2,36). Les résultats étaient indépendants de l’âge et du statut ganglionnaire et des récepteurs hormonaux.
Baisse plus fréquente de la FEVG
A l’inclusion toutes les patientes avaient une fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) >= 50%. Un déclin de 10% ou plus de la FEVG a été observé chez 8,6% des femmes sous protocole avec anthracycline vs 3,3% dans l’autre bras thérapeutique (p=0,021). Deux patientes sous anthracycline ont développé une leucémie aiguë.
Les auteurs de cette étude ont ainsi souligné qu’une chimiothérapie néoadjuvante à base de carboplatine et taxane, en association à un double blocage HER-2 devrait être considérée chez toutes les femmes ayant un cancer du sein de stade II/III, quel que soit leur statut ganglionnaire et de récepteurs hormonaux.
Un PETscan pour identifier les futures répondeuses
Selon les données de l’étude PHERGAIN, également présentées au congrès de l’ASCO, la réponse métabolique pourrait permettre de mieux identifier les femmes susceptibles d’avoir une réponse complète au double blocage HER-2 et leur éviter une chimiothérapie. Quelques 376 patientes avec un cancer du sein de stade I/III HER-2 positif avaient été incluses dans cette étude multicentrique au protocole complexe, dont les résultats ouvrent la voie à une stratégie thérapeutique adaptée en fonction des résultats d’un 18-FDG PETscan.