Isolement, enfermement, stress, inquiétude, peur… Le confinement a eu des conséquences néfastes sur la santé psychologique d'une personne sur trois, selon une étude réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (STATEC). Selon les résultats obtenus, les 18-44 ans semblent avoir été plus nombreux à ressentir cette détresse psychologique : 37% d'entre eux déclarent en effet que leur équilibre psychologique a vacillé pendant le confinement, tandis que “seuls” 22% des plus de 65 ans ont eu cette sensation.
Les femmes semblent avoir été plus concernées que les hommes. La crise économique liée au confinement a également été une source d'angoisse puisque 24,7% des répondants ont fait part de leur inquiétude concernant leur avenir professionnel, 6,4% ont été mis au chômage partiel et 2,7% ont perdu leur emploi.
Baisse de revenu et conditions de travail
La baisse de revenu dans certains foyers a considérablement impacté le bien-être des personnes confinées, observe le STATEC : 16% de la population a en effet été confrontée à une baisse de revenu. Les principales causes évoquées étaient la perte d'emploi (21%), la réduction des heures de travail (24%), ou encore la baisse des salaires et/ou des bénéfices des entreprises (21%).
Les conditions de travail ont également joué un rôle important sur la santé mentale des sondés : 50% d'entre eux étaient en télétravail au moment de l'étude et 21% alternaient entre travail à domicile et en présentiel dans l'entreprise. Ces bouleversements ont forcé la population à s'organiser différemment, à faire face à de nouvelles contraintes, à un nouveau style de vie.
Quand certaines personnes ont pu profiter de leurs enfants et renouer avec les membres de leur foyer, d'autres ont été débordées et stressées. Le confinement a été vécu et ressenti de façon très différente par chacun d'entre nous. Néanmoins, “les facteurs les plus importants associés au déclin de la santé mentale sont la santé physique, le revenu et les caractéristiques de l'emploi”, observe le STATEC. Ceux dont la sécurité de l'emploi était mise à mal par exemple, étaient environ 13% plus susceptibles de subir une détérioration de leur santé mentale. En revanche, les personnes travaillant à domicile étaient environ 9% moins à risque d'y être confrontées.
Des appels à l'aide
Mi-juin, la Fondation FondaMental alertait déjà sur les conséquences de la pandémie et du confinement sur la santé mentale. En ouvrant la plateforme téléphonique CovidEcoute le 15 avril, la fondation a reçu beaucoup d'appels de personnes en détresse psychologique, pourtant sans antécédent psychiatrique.
“Il y a eu plus de 1 000 consultations, cela a été très rapide, nous expliquait la directrice de la Fondation, Marion Leboyer, professeure de psychiatrie à l’université Paris-Est Créteil et responsable du DMU Impact au groupe hospitalier Henri-Mondor. Nous avons constaté que la grande majorité des appelants étaient des primo consultants, des personnes qui n’avaient jamais été en contact avec la psychiatrie avant. Nous avons également remarqué que les femmes et les personnes en situation de précarité étaient plus touchées.”