- Modifiés génétiquement, les moustiques sont incapables d'engendrer des moustiques femelles viables.
- La population locale est opposée à la libération de ces moustiques, craignant des conséquences environnementales sur le long terme.
Entre 2021 et 2022, 750 millions de moustiques génétiquement modifiés vont être libérés dans l’archipel des Keys en Floride. Fabriqués par l’entreprise anglaise Oxitec, ces insectes, exclusivement mâles, ne peuvent pas engendrer des moustiques femelles viables : la descendance femelle meurt systématiquement au stade larvaire, ce qui l’empêche de piquer les humains. Chez le moustique, seule la femme peut piquer pour récupérer le sang nécessaire à l’éclosion de ses œufs. L’objectif est de diminuer les populations de moustiques Aedes aegypti, qui peuvent transmettre la dengue ou Zika.
Un gène supplémentaire
Les autorités de Floride veulent tester l’efficacité de cette méthode, qui pourrait devenir une alternative à la pulvérisation d’insecticide. Aujourd’hui, certains moustiques ont développé des résistances à ces produits chimiques. Avec la modification génétique, les moustiques mâles ont un gène supplémentaire, qui produit de la tétracycline, cela l’empêche de fabriquer les autres protéines nécessaires à son développement, rapporte le Journal du Geek. Ce gène s’exprimerait uniquement chez les moustiques femelles, ce qui permet de les empêcher de grandir.
Une expérimentation à double-tranchant au Brésil
D’après un communiqué d’Oxitec, le moustique OGM aurait fait ses preuves dans la ville d’Indaiatuba au Brésil : en 13 semaines de traitement, la population de Aedes aegypti a diminué de 95% dans le secteur, en comparaison à d’autres zones non pourvues en moustiques génétiquement modifiées. Dans les années qui ont suivi, l’expérience s’est révélée moins concluante : 4% de la descendance des moustiques a survécu, comme l’explique France Inter. Les moustiques adultes ont continué à se reproduire et ont créé des insectes hybrides. C’est en partie pour cette raison qu’aux États-Unis, des habitants se sont opposés à la libération de ces moustiques OGM : il est difficile d'évaluer les conséquences à long terme. Une pétition a rassemblé plus de 235 000 signatures. CNews rapporte les interrogations de l’association de défense de l’environnement Friends of the Earth : ses membres craignent que d’autres animaux ingèrent ces insectes, et que cela soit dangereux par la suite. De son côté, Oxitec veut rassurer et affirme que "les protéines des gènes introduits dans les insectes modifiés ne produisent aucune toxine ou allergène et ne posent donc aucun problème environnemental".