- La grippe H1N1 ou le Sras ont causé bien moins de morts que le nouveau coronavirus SARS-CoV-2.
- La grippe espagnole a causé 50 millions de morts entre 1918 et 1919, bien plus que la Covid-19.
Le seuil du million de morts lié au coronavirus vient officiellement d’être franchi, selon le décompte réalisé par l’Agence France-Presse (AFP). Un chiffre symbolique qui atteste de la violence de ce virus. “Un million est un nombre terrible”, déplore le directeur des situations d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, en conférence de presse. Le premier mort officiel a été enregistré le 11 janvier dernier en Chine. Le bilan pourrait s’alourdir lourdement. Des projections réalisées par un Institut de chercheurs américains financé par la fondation Bill et Melinda Gates prévoient la multiplication par trois du nombre de décès d’ici au 1er janvier 2021. Le directeur des situations d’urgence de l’OMS a lui estimé un doublement du nombre de morts “très probable”.
Pas comparable avec le premier coronavirus
S’il est encore trop tôt pour évaluer le bilan définitif du coronavirus par rapport à celui d’autres virus passés, il est déjà possible de le comparer à d’autres virus. La dernière pandémie qui a secoué la planète est la grippe H1N1, ou grippe porcine, qui, en 2009, a officiellement entraîné la mort de 18 500 personnes. Un chiffre en deçà de la réalité selon des chercheurs qui estiment, dans une étude publiée dans The Lancet en 2012, que ce sont entre 151 700 et 575 400 personnes qui sont mortes à cause de cette grippe. Quoi qu’il en soit, le bilan est bien moins élevé que celui, encore provisoire, de la Covid-19 qui est “10 fois plus [mortel] que le virus responsable de la pandémie de grippe de 2009”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, lors d’une conférence de presse en avril dernier.
Un autre virus comparable au nouveau coronavirus SARS-Cov-2 est le premier coronavirus, le SARS-CoV-1, autrement appelé Sras pour syndrome respiratoire aigu sévère. Il s’agit de la première maladie grave et transmissible à émerger ce siècle. Comme pour le nouveau coronavirus qui circule actuellement, le Sras est parti de Chine fin 2002 avant de toucher le monde l’année suivante et de créer une “alerte mondiale” déclenchée par l’OMS le 12 mars 2003. La comparaison avec le nouveau coronavirus ne va pas vraiment plus loin puisque ce sont seulement 8 000 cas qui ont été déplorés à travers le monde, pour un total de 774 morts, bien loin du million actuel.
La grippe espagnole, la plus meurtrière
Du côté des épidémies les plus meurtrières, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 peut être à d’autres virus qui ont engendré plus de morts. Il y a notamment la grippe espagnole, déclenchée entre 1918 et 1919, qui a tué environ 50 millions de personnes. Le virus VIH-Sida qui sévit encore, 50 ans après son apparition, a lui déjà causé plus de 33 millions de décès. Il attend encore son vaccin bien que des traitements ont été élaborés et permettent de diminuer chaque année le nombre de décès. L’an dernier, selon Onusida, il a entraîné 690 000 morts contre 1,7 million en 2004, l’année du pic. Les virus des hépatites B et C peuvent également être cités puisqu’ils tuent chaque année plus d’un million de personnes.
Le virus Ebola, qui continue de circuler, a une mortalité bien supérieure à la Covid-19 mais se propage bien moins aisément que ce dernier. Le taux de létalité atteint les 50% chez les personnes qui sont atteints du virus Ebola. Si on ne connaît pas parfaitement celui du nouveau coronavirus, il est certain qu’il est largement moins élevé. Cependant, contrairement au coronavirus, Ebola ne se transmet pas par voie aérienne mais par contacts directs et étroits, le rendant largement moins contagieux que la Covid-19.