- En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, soit 3 millions de plus qu’en 2019.
- Aujourd’hui, les principales causes de dépendance peuvent être classées en trois catégories de pathologies.
Les Ehpads pourraient compter 108 000 résidents de plus d'ici 2030, selon une nouvelle étude de la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) .
Trois types de pathologies majoritaires dans les Ehpads
"Aujourd’hui, les principales causes de dépendance peuvent être classées en trois catégories de pathologies", précise le médecin gériatre Paul-Emile Haÿ, directeur médical France Seniors chez Korian :
"- Les maladies neurodégénératives entraînant une dépendance cognitive, telles que la maladie d'Alzheimer, mais aussi plus rarement la maladie de Huntington, la maladie de Charcot, la démence vasculaire ou encore la démence à corps de Lewy (DCL).
- Les pathologies qui déclenchent une dépendance physique, comme par exemple une fracture de la hanche, les maladies cardiovasculaires ou pulmonaires telle que la BPCO, une insuffisance rénale ou encore une sclérose latérale amyotrophique. La maladie de Parkinson est un cas mixte, puisqu’elle déclenche d’abord une dépendance physique, puis mentale.
- Les cancers chez les personnes âgées, qui peuvent êtres accompagnées dans leur fin de vie en Ephad."
En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, soit 3 millions de plus qu’en 2019. Selon le modèle de projection Lieux de vie et autonomie (LIVIA) de la DREES, conserver les pratiques actuelles d’entrée en institution des personnes âgées en perte d’autonomie supposerait de doubler dans la durée le rythme d’ouverture de places observé depuis 2012, afin d’accueillir 108 000 résidents supplémentaires en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) entre 2019 et 2030, puis encore 211 000 entre 2030 et 2050, qui viendraient s’ajouter aux 611 000 résidents sur les places existantes.
"La moitié des résidents en Ehpad se situent au niveau 1 et 2 sur le score GIR"
"Cependant, favoriser le maintien à domicile et limiter les places en Ehpad, comme le plébiscitent les politiques actuelles, pourrait entraîner le report d’une partie des seniors vers des formes d’habitat intermédiaire entre les logements ordinaires et les Ehpad, comme les résidences autonomie", précisent les analystes de l'Insee.
Le nombre de personnes en résidence autonomie, qui s’élève actuellement à un peu plus de 100 000, devrait alors être multiplié par 1,5 à 2,5 en 2030 par rapport à aujourd’hui, selon les scénarios d’évolution du nombre de places en Ehpad retenus. "Les Ehpad se concentreraient alors sur l’accueil des seniors les plus dépendants, ce qui est une tendance que l’on peut déjà observer aujourd’hui", précise Paul-Emile Haÿ. "Actuellement, la moitié des résidents en Ehpad se situent au niveau 1 et 2 sur le score GIR (groupe iso-ressources correspondant au niveau de perte d'autonomie d'une personne âgée), c’est-à-dire qu’ils ont une dépendance cognitive ou physique très élevée", poursuit le gériatre. "La dépendance cognitive sera, selon moi, toujours la grande problématique d’ici 2030, notamment à cause de la maladie d’Alzheimer, et ce même si l'on trouve des traitements dès aujourd'hui", conclut ce spécialiste des personnes âgées.