- Les personnes sélectionnées pour participer à cette étude sont des patients en soins palliatifs ou qui souffrent d'une maladie grave type sclérose en plaque, cancer ou épilepsie.
- Le cannabis sera utilisé sous forme d’huile ou bien d’inhalation de fleurs séchées vaporisées.
- Six mois avant la fin des 24 mois d’expérimentation, un rapport sera remis aux députés pour proposer, ou non, d’intégrer le cannabis médical dans l’arsenal thérapeutique français.
C’est ce vendredi, au CHU de Clermont-Ferrand, en présence du ministre de la Santé Olivier Véran, que le premier patient se verra prescrire du cannabis médical. Durant deux ans, ce sont 3 000 patients qui vont recevoir ce produit afin de soulager les douleurs qu’aucun médicament ne parvient plus à apaiser. Les personnes sélectionnées pour participer à cette étude sont des patients en soins palliatifs ou qui souffrent d'une maladie grave type sclérose en plaque, cancer ou épilepsie.
Des professionnels de santé formés
La prescription et le recrutement des patients ne pourra être fait que dans 200 centres de référence sélectionnés par l'ANSM. L'inscription dans la cohorte de volontaires et la première prescription se feront obligatoirement à l'hôpital avant qu’un médecin généraliste prenne le relais pour les ordonnances suivantes et les contrôles mensuels. Cinq rendez-vous plus approfondis viendront ponctuer les deux années que durera cet essai clinique grandeur nature. Les médecins concernés vont recevoir une formation qui a commencé début mars, à raison de deux heures et demi, à distance, avec validation obligatoire.
Le cannabis sera utilisé sous forme d’huile ou bien d’inhalation de fleurs séchées vaporisées. Il ne s’agira pas de fumer. L’approvisionnement se fera auprès de pharmaciens qui, comme tous les soignants impliqués, sont volontaires et ont été formés. Ces derniers vont se fournir auprès de six entreprises pharmaceutiques françaises qui ont noué des partenariats avec des producteurs étrangers venus du Canada, d’Israël, du Royaume-Uni et d’Australie. Le cannabis médical “est quelque chose de nouveau, il est nécessaire de s'approprier les conditions d'utilisation de ce nouveau médicament, pour s'assurer que tout se passe dans les meilleures conditions”, a justifié la directrice générale de l’ANSM, lors d’un point presse le 4 mars dernier.
Réponse dans deux ans
“L'enjeu est de voir si le cannabis médical peut être généralisé”, a annoncé Christelle Ratignier-Carbonneil, début mars. Six mois avant la fin des 24 mois d’expérimentation, un rapport sera remis aux députés pour proposer, ou non, d’intégrer le cannabis médical dans l’arsenal thérapeutique français. De nombreux pays ont déjà intégré le cannabis thérapeutique comme le Canada, Israël, les Pays-Bas ou encore de nombreux États américains.