- Une nouvelle étude pointe l'importance d'un dépistage précoce dans la réduction du nombre de décès liés au cancer du poumon.
- Les auteurs de ces travaux suggèrent ainsi que, contrairement à des recherches antérieures, cette amélioration n'est pas uniquement liée au développement récent de nouvelles thérapies pour combattre ce type de cancer.
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Network Open, une baisse récente du nombre de décès liés au cancer du poumon est associée à un diagnostic plus précoce du cancer du poumon. Le dépistage peut se faire par tomographie assistée par ordinateur (TAO) ou lors de scanners destinés à étudier d'autres organes ou à détecter d'autres maladies.
L'étude part du postulat que les liens entre sevrage tabagique, interventions précoces, thérapies ciblées et réduction des décès par cancer du poumon ont été davantage étudiés, comparé à celui du diagnostic à des stades plus précoces. Elle se base sur une analyse rétrospective de 312 382 patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC). Moins agressif et plus fréquent que le cancer du poumon à petites cellules, le CBNPC représente la grande majorité des cas de cancers du poumon.
Les données ont été recueillies de 2006 à 2016, à partir du programme Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER). Les chercheurs ont constaté qu'en moyenne, les décès par cancer du poumon ont diminué d'environ 4 % chaque année. Au cours de la même période, les diagnostics de stade précoce sont passés de 26,5 % à 31,2 %, tandis que les diagnostics de stade avancé ont diminué de 70,8 % à 66,1 %.
57 mois d'espérance de vie grâce au dépistage précoce
Les taux de survie associés à ces deux stades de diagnostic sont éloquents : chez les patients dépistés à un stade précoce, la durée médiane de survie était de 57 mois. Chez les personnes diagnostiquées d'un CBNPC à un stade avancé, les chances de survie étaient de seulement sept mois.
"Cette étude souligne l'impact du dépistage, suivi d'une intervention chirurgicale pour sauver des vies chez les personnes présentant un risque élevé de cancer du poumon", explique l'auteur principal Raja M. Flores, professeur de chirurgie thoracique Steven and Ann Ames à la Icahn School of Medicine du Mount Sinaï (New-York, États-Unis).
"Ces résultats, dans le contexte d'études antérieures, semblent suggérer que la sensibilisation au dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie est associée à une détection plus précoce du cancer du poumon non à petites cellules, mais malheureusement, l'adhésion des patients aux conseils de l'USPSTF sur le dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose reste faible, à environ 5 % des personnes qui répondent aux critères", ajoute Emanuela Taiolin, co-autrice de l'étude.