- Le risque de faire un AVC est multiplié par 1,4 pour les adultes ayant des revenus modestes.
- Pour les personnes de 45 à 64 ans, le taux de survenue d’une attaque cérébrale est presque deux fois supérieur dans cette classe d’âge chez les plus modestes par rapport aux plus aisés.
- Une moindre prise en charge en unité neuro-vasculaire a été observée pour les plus âgés et les plus modestes.
123.000. C’est le nombre de Français hospitalisés, en 2019, pour un accident vasculaire cérébral (AVC), à savoir l’une des principales causes de mortalité dans l’Hexagone, selon un récent rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES). Dans cette dernière, l’organisme a pointé du doigt les inégalités sociales de santé relatives à cette attaque cérébrale, aussi bien en termes de prise de charge que de survenue.
Pour mener à bien les travaux, la DREES a analysé des données de 2014 à 2017. Au cours de cette période, 19.000 épisodes d’AVC ont été signalés, représentant 444.000 épisodes en population générale. Parmi l’ensemble des attaques cérébraux enregistrés, trois sur quatre étaient des AVC ischémiques et un sur quatre des AVC hémorragiques. D’après les données, l’âge moyen des patients était de 73 ans et 49 % étaient des femmes.
Si l’on est pauvre, le taux de survenue d’un AVC est plus important
Selon les résultats, entre 2014 et 2017, la fréquence d’apparition d’un AVC pour les personnes ayant des revenus modestes, soit les 25 % des adultes au niveau de vie le plus faible, est 40 % plus élevé que pour les patients aisés, soit les 25 % des personnes au niveau de vie le plus élevé. "Ces disparités sont encore plus marquées chez les 45-64 ans, puis s’estompent aux grands âges (plus de 85 ans)", a précisé la direction.
Les Français les plus précaires ont non seulement plus de risque de faire un AVC mais ils sont également plus susceptibles de souffrir de séquelles. "La probabilité qu’un AVC entraîne une paralysie est 22 % plus élevée chez les plus modestes que chez les plus aisés. De même, le risque de troubles du langage augmente de 11 %", peut-on lire dans le rapport.
Une moindre prise en charge pour les patients les plus modestes
D’après la DREES, la différence de séquelles entre les précaires et les aisés peut s’expliquer par la disparité de prise en charge. Les personnes ayant des revenus modestes ont 10 % de chances en moins d’être prise charge en unité neuro-vasculaire. En 2017, 14,2 % des malades souffrant d’un AVC ischémique ont bénéficié d’une thrombolyse. "Même si cette part a considérablement augmenté depuis 2010, elle reste encore limitée, le plus souvent du fait des délais de prise en charge, cette dernière n’étant possible que dans les 4h30 suivant le début des symptômes", a spécifié l’organisme.
En ce qui concerne le risque de décès à 30 jours après une attaque cérébrale, il n’est pas significativement associé au niveau de vie de patients. "En revanche, les personnes du quartile de niveau de vie le plus élevé pourraient avoir un risque réduit (-9 %). De plus, un niveau de vie élevé est associé à une diminution du risque de décès à un an (-11 %)", a détaillé la DREES.