- Les adolescents sont la catégorie de la population qui passe le plus de temps en moyenne sur les écrans (6h48 par semaine).
- Conséquence : 31 % d’entre eux ont subi au moins une situation de cyberviolence sur les réseaux sociaux ou par SMS.
- "L’exposition est encore plus forte auprès des adolescents les plus fragiles, ceux dont le niveau d’anxiété nécessiterait une évaluation psychiatrique : 53 % d’entre eux auraient été victimes d’au moins l’une de ces situations", précisent les auteurs de l’étude.
La santé mentale des adolescents a été très affectée par les conséquences de la pandémie et de la hausse des prix. L'Ipsos révèle à quel point, à l’occasion d’une étude commandée par Notre Avenir publiée ce mardi : en 2022 en France, les adolescents (11-15 ans) sont 53 % à souffrir de symptômes d’anxiété ou de dépression. Des chiffres de dix points supérieurs par rapport à ceux de l’année précédente. De plus, 31 % d’entre eux pourraient potentiellement être atteints de trouble anxieux généralisé (6 points de plus qu’en 2021).
Mal-être : 48 % des adolescents ont des symptômes dépressifs
Pour obtenir ces données, un échantillon représentatif de 1.002 adolescents Français ont passé un test psychologique (le test clinique du type GAD7). Les auteurs de l’étude remarquent que cette hausse du niveau de mal-être est un "phénomène global qui touche toutes les catégories", même si pour la première fois, "la suspicion d’état d’anxiété généralisé touche plus fortement les adolescents issus de catégories plus favorisées."
L’étude souligne également d’autres chiffres, quasiment tous en hausse par rapport à ceux de l’année dernière : 48 % des adolescents sont atteints de symptômes dépressifs (+ 6 points), 17 % se déclarent "envahis" par des pensées suicidaires (+ 6 points) et même 10 % d’entre eux seraient en dépression sévère (chiffre stable). Enfin, 23 % des jeunes répondants signalent n’avoir personne à qui parler de leurs problèmes.
En plus de l’augmentation de ces chiffres, le niveau de mal-être serait sous-estimé par les adolescents eux-mêmes, selon les auteurs du rapport. En effet, seuls 6 % des sondés déclarent qu’ils ne vont pas bien. Le niveau de bien-être des adolescents les plus anxieux se maintient également (6,1/10). "Un niveau lui aussi sous-déclaré", affirme Ipsos.
L'école, première source d'angoisse chez les adolescents
L’école se révèle être la première source d’angoisse chez les adolescents. Le système de notation semble être le facteur le plus anxiogène, avec 63 % des jeunes sondés qui se sentent "très angoissés quand ils ont des interrogations ou quand on leur rend des notes” et 37 % qui ont "très peur de certains professeurs". Dans l’ensemble, les craintes que l’école génère ont légèrement progressé par rapport à 2021.
Le contexte actuel joue aussi un rôle dans le mal-être des ados : la violence faite aux enfants (50 %, -4 points), l’état de la planète et de la nature (47 %, -7 points) et la situation dans le monde (41 %) sont leurs trois autres grandes sources de stress. Face à l’actualité, les sentiments majoritaires sont l’incompréhension, l’angoisse et la peur.
Surtout, ce stress se nourrit principalement de la tonalité négative des informations pour 57 % d’entre eux. C’est par le smartphone que beaucoup des ados découvrent ces actualités (60 % d’entre eux). Ces derniers se retrouvent donc souvent seuls face à l’actualité, sans adultes pour leur apporter plus d’explications et rassurer leurs angoisses.