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QUESTION D'ACTU

Témoignage patient

«Après un AVC à 33 ans, j’entends et je sens beaucoup plus de choses qu’avant»

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’AVC, l’enseignante et dessinatrice Margot, qui a fait un AVC a seulement 33 ans, nous raconte son histoire bouleversante.

\ Tunatura / istock.




L'ESSENTIEL
  • Un accident vasculaire cérébral est la conséquence d’une atteinte de la circulation sanguine vers le cerveau.
  • En France, on dénombre chaque année près de 140.000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), soit un toutes les 4 minutes.
  • Le samedi 17 novembre 2018, Margot a fait un AVC a seulement 33 ans : elle raconte son histoire.

Le samedi 17 novembre 2018, Margot a fait un AVC a seulement 33 ans. "Je me suis réveillée très fatiguée ce matin-là. J’avais aussi une sensation de malaise généralisé avec des vertiges et un léger mal de tête. Le timbre de ma voix était également devenu très bas et j’étais complètement incohérente : impossible par exemple de me souvenir de mon âge ou de mon adresse, et j'étais obnubilée par l'idée de prendre une douche", se rappelle Margot.

"Le samu et SOS médecins n'ont pas reconnu mon AVC"

"Au début, j’ai mis tout cela sur le compte d’une hypoglycémie, car je n’avais pas eu le temps de manger la veille. Mais même après avoir petit-déjeuné, mon état a continué à s’aggraver. Mon père m’a alors mise en relation avec le Samu, qui n’a pas identifié d’AVC. Idem concernant SOS médecins, qui a d’abord pensé que je souffrais d'une migraine avec aura avant finalement de m'orienter vers l'hôpital. Entre le début de mes symptômes et ma prise en charge, 4 heures se sont écoulées, ce qui est beaucoup trop long pour une urgence vitale", déplore la jeune femme.

Une fois l’AVC pris en charge, les séquelles physiques et neurologiques de Margot sont lourdes. Grâce à 5 mois passés dans un centre rééducation intensive, cette professeure d’art plastique parvient à remarcher, à réécrire et à lire. "Aujourd’hui, je souffre encore d’aphasie, de douleurs neuropathiques, de fatigue, de crise de mutisme et d’accès de colère", explique-t-elle. "J’ai aussi développé une sorte de superpouvoir : mon odorat et mon ouïe se sont énormément accentués, j’entends et je sens beaucoup plus de choses qu’avant", rapporte la jeune maman, dont la capacité à dessiner est en revanche restée intacte.

"Mon AVC a bouleversé ma vie et celle de mes proches"

"Au début, je me sentais en décalage avec les patients du centre de rééducation, car ils étaient tous très âgés. Mais à force de se côtoyer, on s’est rapproché, et au final, j’ai en quelque sorte gagné 30 grands parents", positive notre patiente. "Mon AVC a aussi grillé la case « dépression » de mon cerveau, une pathologie mentale dont je souffrais depuis longtemps avant l’accident", se réjouit-elle.

Après 21 mois de multiples et lourdes démarches administratives, Margot a aujourd’hui retrouvé une activité professionnelle en tant que professeur/correcteur au CNED. "Mon AVC a bien sûr bouleversé ma vie, mais aussi celle de mes proches. Mon mari ne s’attendait par exemple certainement pas à devenir un aidant aussi jeune, et cela a aussi été très dure à encaisser pour ma sœur jumelle. Heureusement, mon fils n’avait que 14 mois au moment de mon hospitalisation, donc il ne s’est pas rendu compte de la gravité de la situation", témoigne-t-elle.

C’est justement pour son fils que Margot a décidé de raconter son histoire en dessins, régulièrement diffusés sur le compte Instagram "Mon petit AVC" et regroupés dans une bande dessinée du même nom.

Retrouvez l'interview en images : 

Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral (AVC) ? 

Un accident vasculaire cérébral est la conséquence d’une atteinte de la circulation sanguine vers le cerveau. Il se produit soit lorsqu’un vaisseau sanguin est obstrué, soit par déchirure d’un vaisseau sanguin provoquant une hémorragie dans le cerveau.

En France, on dénombre chaque année près de 140.000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), soit un toutes les quatre minutes. C’est une des principales causes de mortalité dans le monde, la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième cause de démence chez les séniors.

Prévenir la survenue d’un AVC chez une personne sans antécédent repose principalement sur le dépistage et le traitement de huit  facteurs de risque. Le premier d’entre eux est l’hypertension artérielle : chaque diminution de 10 mmHg de pression artérielle systolique permet de réduire de 20 % le risque d’AVC. Par ailleurs, chez les personnes souffrant d’arythmie cardiaque avec facteurs de risque, les anticoagulants oraux réduisent de plus de 60 % le risque d’AVC par occlusion artérielle (cela peut être dépisté en prenant son pouls et en mesurant ses pulsations cardiaques, NDLR). Suivent l’excès de cholestérol, le diabète, l’obésité, la consommation de tabac, la prise d’alcool, une mauvaise alimentation et le manque d’activité physique.

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