La grippe est meurtrière cette année, et tout particulièrement chez les personnes âgées. Après avoir touché 2,5 millions de personnes, parmi lesquelles de nombreux seniors, l’épidémie de grippe devrait faiblir. Mais parmi cette population vulnérable, elle laissera derrière elle un lourd bilan.
Les hospitalisations en hausse
En effet, les plus de 65 ans représentent près de la moitié (48%) des 970 cas graves de grippe admis en réanimation depuis le 1er novembre dernier. Parmi ces victimes, 98 ont succombé, selon le dernier bulletin hebdomadaire de l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). Plusieurs épidémiologistes évoquent des milliers de morts.
« Le nombre d'hospitalisations augmente toujours chez les personnes de 65 ans et plus alors qu'elle diminue dans les autres groupes d'âge », rapporte l’Institut. Par ailleurs, cette saison, le nombre de signalements de cas groupés dans les établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) « est très important ».
Ainsi, depuis octobre 2013, 745 foyers d’infections respiratoires aiguës (IRA) sont survenus en collectivités de personnes âgées, avec un taux de létalité de 1 %. La couverture vaccinale moyenne des résidents contre la grippe est de 83 %. Les cas graves ont été majoritairement infectés par des virus A (H3N2), qui touchent plus spécialement les personnes âgées et les sujets à risque, et contre lesquels le vaccin s'est avéré peu efficace cet hiver.
Le gouvernement pointé du doigt
En visite à La Pitié Salpêtrière, Manuel Valls et Marisol Touraine ont voulu clarifier la position du gouvernement sur les récentes accusations dont le gouvernement a fait l’objet. Selon le nouveau réseau de surveillance de la grippe Irsan, qui se base sur des données fournies en temps réel par SOS Médecins, l'épidémie aurait pu être davantage anticipée par les autorités sanitaires, ce qui aurait permis de « diminuer la surchauffe hospitalière » de la semaine dernière.
L'épidémie de grippe est en « période de décroissance », a été traitée par les pouvoirs publics « avec détermination » et « au bon moment », a martelé le Premier ministre. La ministre de la Santé a, quant à elle, reconnue une situation toujours « tendue dans certains établissements de province particuliers », qui justifie don la prolongation du « plan (Orsan), toujours en vigueur ».
Le plan Orsan, pour organisation de l'offre de soins en situations sanitaires exceptionnelles, a été mis en place en réponse au signal d'alerte lancé par les urgentistes, qui ont dénoncé de fortes tensions dans les hôpitaux. Ce plan permet notamment de rouvrir des lits et de déprogrammer opérations pour faire face à l'afflux de patients.